Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?
Pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol ?

Quand j'ai étalé sur la table l'ensemble des vêtements oubliés en classe de découverte, j'ai eu la peur de ma vie. Que sait-il passé dans ces chambres de quatre pour qu'on oublie autant d'affaires ? Pourtant, ce n'est pas faute ni de l'enseignante, ni des mamans d'avoir demandé à maintes reprises: "pour qui sont ces chaussettes qui jonchent sur le sol". (Vous remarquerez, au passage, les linguistes, l'allitération du dyslexique ch/s rappelant celle célèbre dans Andromaque de Racine).

Rien, aucun, aucune réponse à cette interrogation ? J'ai cru un instant avoir perdu les 10% réglementaires d'élèves pour ce genre de sortie. J'ai imaginé quelques enfants s'étant évanouis dans la nature ne laissant que les vêtements sur place. J'ai osé penser qu'un enfant ait pris le bus, nu, nu comme un ver, exprimant à sa manière, son bonheur d'avoir participé à la sortie sur la semaine. 

Non, non et non. Rien de tout cela. La simple et dure vérité est celle qu'ils ne reconnaissent pas les vêtements qu'ils portent. Il faut avouer que le mètre cube annuel d'habits est une réalité. Comme ils ne sont pas marqués, il est difficile de savoir. Surtout quand cela concerne les sous-vêtements. Mais il  faudra m'expliquer un jour, pourquoi et comment, une chaussette se retrouve seule et abandonnée par sa moitié. Enfin... 

Notons au passage une anecdote croustillante  dont a été victime une collègue du Ce1 dont je tairai le nom. Par prévoyance et anticipation, elle et les mamans accompagnatrices avaient eu la bonne idée de préparer les valises la veille du dernier jour, pour gagner du temps au moment de partir. Mais quatre enfants d'une même chambrée ont pensé juste, comme le bac à jouets, de renverser la totalité le lendemain matin, offrant comme spectacle visuel, un champ de bataille sur lequel ils marchaient nonchalamment . Vous pensez bien la joie immense qui irradia ma collègue. 

Le bonheur est simple comme une valise renversée. 

PS: pour ceux qui reconnaissent les vêtements de leur enfant, nous vous invitons à les récupérer dans la salle des maîtres.      

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