Chasse et Environnement: sujet du bac philo

Quand monsieur Andrieu a proposé la semaine dernière à une classe de venir planter 60 arbres sur un terrain sur le chemin des mas, projet émanant de la fédération de chasse pour protéger l'environnement; j'ai été, en tout honnêteté, déboussolé, par ces deux entités qui me semblaient antinomiques à première vue. D'un côté, les protecteurs des animaux, accompagnés des végétariens, végétaliens et végan, de l'autre les bouchers, les chasseurs, les "viandards" et mon assiette de charcuterie, où l'accent qui roule du marché de Samatan dans le Gers, vient à ma mémoire. Tout en criant au scandale en fermant les yeux à la bouche ouverte sur les viandes braisées, peut-on, raisonnablement,  interdire, refuser, s'insurger et s'offusquer que des chasseurs respectent l'environnement ? Et les élèves, au milieu de tout cela ?  Planter un arbre pour ôter la vie... N'apprend-on pas que l'homme est omnivore ?  L'animal sauvage vivant en liberté, n'est-il pas plus "heureux" que ces millions de bêtes envoyées à l'abattoir sans respect. Mes yeux se brouillent, ma réflexion est confuse, je ne sais plus quoi répondre. Je questionne autour de moi, les points de vue divergent. Certains crient au ramdam, puis ma douce, ma bien-aimée me parle de son grand-père adorable, chasseur dans l'âme, partant dans les vignes du côté de Campagne, le fusil à l'épaule, ramenant lièvre, faisan et sanglier, dialoguant avec le cantonnier, d'une clôture abîmée, d'un chemin défoncé, d'un arbre dangereux prêt à tomber. Qu'il passe dire bonjour au vieux papé dans la bicoque branlante du côté de la Conque, qu'il prend des nouvelles, qu'il lui donne du tabac à chiquer.  Elle me fait comprendre que le chasseur est la sentinelle de l'environnement. Sans lui, la forêt serait à l'abandon, qu'il régule les espèces, qu'il tue certes mais qu'il ne gaspille pas. Alors, je ne sais plus. Je vois d'un côté, les protecteurs des animaux avec leur petit carnet et leurs jumelles vissées, couchés dans les prés et de l'autre,  les chasseurs en polaire orange, la casquette enfoncée, attendant que la proie ne passe. 

Alors, j'oublie tout cela, mes pensées d'adulte de côté.  les élèves de la classe de ce1/cm1  sont partis planter des arbres. Ils ont appris la technique sous les conseils de monsieur Martin, l'ancien maire, président des chasseurs sur Aubord et de monsieur Mur. Monsieur Lebois est passé avec un ami. Les enfants se sont régalés, un peu salis. Loin des jeux vidéos, la terre a parfois du bon. Ils ont posé des questions savantes, que j'avais préparées, histoire d'en rire. On a parlé de l'affaire du SlipGate du 9 Novembre 2015. J'aurai bien voulu chanter Chantal Goya et "un lapin", Michel Delpech et son "Loir et Cher", savoir si planter une forêt pour monsieur Lebois n'était pas une volonté inconsciente vis à vis de son nom ?  Malheureusement, il était parti. Je ne sus jamais.  

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