La génération 2002 revient à l'école
La génération 2002 revient à l'école

Quand Elena et Mathilde, du haut de leurs 20 ans sont passées à l'école courant premier trimestre, nous étions ravis de les voir. Elles n'avaient guère changé, si ce n'est la taille et leurs 20 ans. Nous retrouvions avec joie leur sourire et leur gentillesse. 

Quelques mots de leur avenir et de leurs études, un bonjour à la famille et des nouvelles des anciens qui ont fréquenté l'école. Certes, il faut l'avouer. Dans certaines classes, il y  règne une atmosphère particulière.

On voudrait en oublier quelques unes, rares, et puis surgit, au milieu de nulle part, une classe qui aura marqué tous les enseignants. 

Elena et Mathilde font partie de cette génération inoubliable.

Alors, quand spontanément, sans nous concerter, nous avons souhaité réunir les uns et les autres de cette merveilleuse génération, Elles ont dit un grand "Oui".

Cependant, retrouver les uns et les autres n'est pas une mince affaire. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Le défi est relevé. Rendez-vous le samedi 4 juin, en pleine féria pour la génération 2002. 

Elles n'ont peut-être que 20 ans mais elles possèdent en elles l'énergie et l'organisation nées. Au fil des mois, elles passent nous revoir, affinent le projet, retrouvent par connaissance tous les élèves. Certains passeront, d'autres resteront et les derniers sont bien loin. 

Puis le samedi 4 juin est arrivé. Les deux organisatrices avaient dressé les tables, prévu les achats. L'école faisait un bon de 10 ans en arrière. Les retrouvailles débutaient. 

Les enseignants étaient conviés et Marie-Noëlle Tolmos a passé la soirée avec délectation. 

Mais le temps est bien passé et certains sont devenus des hommes et des femmes mais leur sourire d'enfant trahit leur identité. Alors, à chacun son style, madame Cislini cite leur prénom; pour le directeur, c'est le nom de famille. 

Ils sont grands, forts, beaux et merveilleusement bien habillés. Un bal de promo avec 10 ans de retard mais ils sont restés les mêmes. Ils visitent chaque classe, récupèrent leur place attitrée. C'est l'heure des aveux, des bêtises pour se libérer. Quelques mots sur le tableau, on remplit par là le tableau des piquets. Puis on veut jouer comme des enfants. Le "parachute" sort et tout le monde y participe. Une partie de foot puis le terrible bureau du directeur.  Chacun ose sonner la cloche et tout le monde s'installe dans le fauteuil du patron afin de conjurer le sort. Un diaporama bien ficelé d'Elena et chacun retrouve l'âme de son enfance. On chante, on danse, on rit. Le temps a suspendu son vol. 

Mais la cloche de l'horloge égrène inexorablement le temps. Les enseignants s'éclipsent et le directeur confie les clés. L'école est à eux. 

Chaque enseignant aura son petit message et la génération refait son enfance.

Certains ont fait des bêtises et d'autres pas. Certains ont souvent été grondés ou punis mais aucun n'en tient rigueur à aucun des enseignants. Ils savaient du haut de leur enfance que leur chère école était là pour les accueillir, les protéger mais aussi pour leur donner les règles de vie pour devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. 

Alors, ils ont fermé l'établissement, vérifié "trois fois les portes" et éteint leur chère école qui s'endort à tout jamais dans leur esprit et leur cœur. 

Il arrive souvent que des parents me certifient que nous avons le plus beau métier du monde. Je ne le croyais pas jusqu'à ce soir et ces merveilleuses retrouvailles. J'ai laissé des enfants partir au collège avec l'inquiétude de leur avenir et j'ai retrouvé des hommes et des femmes heureux, radieux. Je suis fier de ces enfants, de cette génération et toutes celles qui m'ont fait regretté de les voir partir. 

Ainsi va la vie des enseignants de celle d'instruire, de construire et de germer dans l'esprit de ces enfants la force et la volonté d'avancer et de construire leur monde. Alors, oui, je dois reconnaître que nous avons un très beau métier.

Bien à vous, mes chers enfants.   

 

 

   

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