Fallait-il nommer Jean-Jacques, adjoint aux affaires scolaires ?

Ceci aurait pu être le titre de la Une d'un journal satyrique ou d'une presse à scandale, il n'en est rien. Et malgré l'interrogation qui vient à mon esprit, je ne peux que louer la personne au prénom cité.

Mais d'où vient alors cette interrogation ? 

Ce matin, sous les coups de 10 heures, l'alarme incendie s'est déclenchée. Bien joué, monsieur Andrieu. Il était prévu un dernier exercice sans que personne ne soit au courant. Il m'avait eu. Mais que ne fut pas ma surprise quand sortant de la classe, mes élèves referment aussitôt la porte. "Maître, le drap représentant le feu a été mis devant la porte". 2 à 0 pour Andrieu vs Chambon. 

Alors demi-tour en classe et direction la deuxième porte obligatoire.  Cette fois-ci une poubelle bloque l'entrée avec les affiches "feu éteint". N'ayant pas vu l'écriteau, je m'apprête à refermer la deuxième issue. Mais voilà qu'apparaît un pompier casqué avec un soi-disant extincteur qui est en réalité un pulvérisateur contre les cochenilles du jardin. La chemise blanche de l'homme élancé trahit la personne. C'est Jean-Jacques déguisé en pompier. 3 à 0. Il m'aura tout fait. 

Nous sortons enfin, perturbés, en 1minute 45 secondes à la montre du policier municipal. Voyant monsieur Sébastien, je m'exclame "vous aussi, vous êtes déguisé ?"  Il tape gentiment mon épaule et me rassure par ces mots : "c'est mon uniforme de travail, monsieur le Directeur". 

Le regard lointain, la bouche en cul de poule, je m'interroge sérieusement sur ma propre personne pendant que Jean-Jacques Andrieu, tout feu tout flamme, éteint à tout-va le feu imaginaire qu'il a dans sa tête. 

Mes collègues voient en lui Daft Punk et de mon application, je lance "around the World". Je m'incline. 4 à 0 pour l'adjoint aux affaires scolaires. 

Je me sentais seul sur cette planète parallèle et j'ai trouvé mon maître, mon mentor, mon dieu. Jean-Jacques le magnifique que nous appelons en secret "Le caméléon". Il est le seul à se déguiser en Mickey, en renne, en lapin, en vache, en père Noël si nécessaire et maintenant en pompier. 

"Cet homme est fou". Et par ces mots, je lui exprime non seulement ma reconnaissance, mais aussi mon estime. Jean-Jacques, reste ainsi, ne change rien. Il n'y a qu'à Aubord où l'adjoint aux affaires scolaires soit si engagé et si dérangé à la fois. 

Que seras-tu la prochaine fois ? Surprise....